Le marché du travail est un marché particulier où s’échangent l’offre (les travailleurs) et la demande (les employeurs) de travail. Contrairement à un marché classique, il présente des spécificités importantes qui en complexifient le fonctionnement.
Du côté de l’offre de travail, nous trouvons les personnes en âge de travailler qui cherchent un emploi ou qui en occupent un. Cette offre dépend de facteurs démographiques, mais aussi des taux d’activité par catégorie (femmes, jeunes, seniors). En France, le taux d’activité des femmes a considérablement augmenté depuis les années 1970, passant de 50% à près de 68% aujourd’hui.
La demande de travail émane des entreprises et administrations qui cherchent à recruter. Cette demande est dite « dérivée » car elle dépend de la demande de biens et services que les entreprises anticipent. Si une entreprise automobile prévoit une hausse des ventes, elle embauchera plus d’ouvriers.
Le salaire joue un rôle central dans l’ajustement entre offre et demande 💰. Selon l’approche néoclassique, le salaire devrait s’ajuster librement pour équilibrer le marché. Si le chômage augmente, les salaires baisseraient, rendant l’embauche plus attractive et rétablissant l’équilibre.
Cependant, en réalité, plusieurs rigidités empêchent cet ajustement parfait :
- Les salaires minimums légaux (comme le SMIC en France)
- La négociation collective et les conventions collectives
- Les réglementations protectrices des travailleurs
- La segmentation du marché du travail (primaire/secondaire)
Le marché du travail est également caractérisé par des asymétries d’information. Les employeurs ne connaissent pas parfaitement les capacités des candidats, et ces derniers ignorent certains aspects du poste. Cela conduit à des phénomènes comme la sélection adverse et l’aléa moral.
Keynes a critiqué la vision néoclassique en soulignant que les salaires sont rigides à la baisse (les travailleurs résistent aux baisses de salaire) et que l’équilibre peut se faire à un niveau de sous-emploi durable. Pour les keynésiens, l’État doit intervenir pour stimuler la demande globale et créer des emplois.
🌟 Le saviez-vous ? Le marché du travail est dit « imperfect » car il ne fonctionne pas comme un marché de concurrence pure et parfaite. Les théories du marché dual montrent qu’il existe en réalité plusieurs marchés segmentés avec différentes règles.