Madagascar offre des exemples remarquables des processus de dégradation du relief et des enjeux de protection environnementale. 🇲🇬
Les Hauts-Plateaux malgaches sont particulièrement touchés par l’érosion. La célèbre « lavaka » est une forme d’érosion spectaculaire qui affecte les collines des régions centrales.
Ces lavakas résultent de la combinaison de plusieurs facteurs :
- Nature des roches (latérites fragiles)
- Climat tropical à saison contrastée
- Déforestation historique
- Pratiques agricoles inadaptées
La vitesse d’extension des lavaka peut atteindre plusieurs mètres par an pendant la saison des pluies.
Le bassin versant de la Ikopa, qui alimente Antananarivo, montre une érosion accélérée. Le taux d’érosion spécifique peut y atteindre :
\[
T_s = 50 \text{ à } 100 \text{ t/ha/an}
\]
Les conséquences sont multiples :
- Envasement des rizières en aval
- Réduction de la capacité des retenues d’eau
- Augmentation des crues
- Appauvrissement des sols
Dans la région de Fianarantsoa, les techniques traditionnelles de terrassement (« andry vato ») montrent comment les ancêtres malgaches luttaient déjà contre l’érosion.
Le calcul du volume de sédiments transportés par un cours d’eau peut s’estimer par :
\[
V_s = C \times Q \times t
\]
Où C est la concentration en sédiments, Q le débit et t le temps.
Sur la côte ouest, l’érosion marine menace les villages côtiers. Le recul du trait de côte peut atteindre 1 à 2 mètres par an dans certaines zones.
La hauteur des vagues érosives influence l’intensité de l’érosion côtière :
\[
E_c \propto H^2
\]
Où Ec est l’énergie érosive et H la hauteur des vagues.
\begin{tikzpicture}
\begin{axis}[
width=10cm,
height=6cm,
xlabel={Années},
ylabel={Recul côtier (m)},
ymin=0,
ymax=30,
grid=both,
title={Érosion côtière à Mahajanga}
]
\addplot[smooth, thick, blue] coordinates {(2000,0) (2005,5) (2010,12) (2015,18) (2020,25)};
\end{axis}
\end{tikzpicture}
Les solutions mises en œuvre à Madagascar incluent :
- Programmes de reboisement (eucalyptus, pins)
- Construction de diguettes en pierre
- Promotion de l’agroforesterie
- Création de périmètres protégés
Le projet BV-Lac (Bassins Versants – Lac) vise à protéger le lac Itasy en aménageant les bassins versants qui l’alimentent.
L’efficacité des mesures peut être évaluée par le suivi de paramètres comme :
\[
I_e = \frac{S_r – S_a}{S_r} \times 100
\]
Où Ie est l’indice d’efficacité, Sr la surface érodée avant travaux et Sa la surface érodée après travaux.
Les perspectives pour Madagascar passent par :
- La valorisation des savoirs traditionnels
- L’implication des communautés locales
- La recherche de solutions adaptées au contexte
- La prise en compte des changements climatiques
Astuce mnémotechnique : « Tana, Fianar, Toliara – de la montagne à la mer, protégeons notre terre » pour retenir l’importance de la protection des bassins versants sur tout le territoire.
